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Gérer la ressource en eau

Le goutte-à-goutte en grande culture et en vigne est testé. Le budget alloué par Arterris à l'innovation est de 1,4 M€ par an.P. PARROT

Arterris multiplie les recherches et les expérimentations pour proposer à ses adhérents un « bouquet de solutions » pour améliorer leur gestion de l'eau.

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En février 2015, à l'occasion du colloque Orizon sur le partage de la ressource en eau qu'il organisait à Castelnaudary (Aude), le groupe Arterris présentait un « bouquet de solutions » mis à la disposition de ses adhérents pour mieux gérer cette ressource. Objectif : raisonner les quantités utilisées et préserver la qualité.

1. CARTOGRAPHIER LA RESSOURCE

« Après ce colloque, l'Agence de l'eau Adour-Garonne nous a indiqué qu'elle était intéressée par nos projets et par la mise en place de mesures d'accompagnement sur des zones que nous allons définir ensemble », relate Nicolas Mauré, administrateur et responsable du comité d'orientation stratégique Innovation d'Arterris. L'outil de diagnostic environnemental du territoire d'InVivo va être utilisé pour établir une cartographie de l'état des ressources en eau à l'échelle des communes. L'agence pourra identifier les zones sensibles où il est pertinent d'agir, en maîtrisant l'utilisation des engrais et des produits phytos pour préserver les nappes phréatiques.

2. MAÎTRISER IRRIGATION ET INTRANTS

En parallèle, le service R & D d'Arterris travaille en partenariat avec la société Agronutrition, à Carbone (Haute-Garonne), à la mise au point de stimulants naturels des plantes permettant d'utiliser moins d'engrais azotés. L'utilisation du service Solactiv Baia (Biodynamisation azotée des îlots agricoles), proposé depuis trois ans, permet d'utiliser 20 à 30 unités d'azote en moins à l'hectare, mais aussi de piéger les nitrates et d'éviter le lessivage des sols.

Afin de mieux maîtriser l'irrigation en période critique, Arterris participe au projet Précidrone, avec Maïsadour, Vivadour, Terres du Sud et InVivo. Les coops vont travailler avec l'entreprise toulousaine Delair-Tech qui fournira les images prises par ses drones et traitées par sa plate-forme Delair Analytics. Ce projet de 4 Mds€ sur quatre ans regroupe l'Inra, le Laas (laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes), Arvalis et Terre Inovia. Chez Arterris, les données aériennes seront complétées par celles apportées par des tensiomètres qui mesureront l'humidité du sol.

3. VALIDER ET AMÉLIORER LE MATÉRIEL

De son côté, Aquaterris, filiale d'Arterris spécialisée dans l'irrigation et la plasticulture, travaille à l'amélioration du matériel connecté permettant de piloter l'irrigation, afin de rendre les interfaces plus intuitives et simples d'utilisation. Une étude sur l'irrigation de la vigne est aussi menée depuis 2014 pour comparer différents systèmes. On attend, pour la fin 2016, les résultats d'une expérimentation sur le goutte-à-goutte. Enfin, en octobre dernier, dans le cadre de Pixae, initiative nationale lancée par InVivo et la société Defisol, Arterris a créé un club de dix-huit agriculteurs, dédié à l'agronomie et à l'agriculture de précision. Ceux-ci vont travailler sur la modulation de l'épandage des fertilisants azotés sur les céréales à paille et le colza, grâce aux images satellites de Geosys et à l'OAD Cérélia qui décryptera les besoins des parcelles. L'objectif est de valider le matériel et les procédures. Pour Nicolas Mauré, nul doute, « les nouvelles technologies doivent être testées et validées par un groupe d'agriculteurs qui entraîneront ensuite leurs collègues dans leur sillage. »

Florence Jacquemoud

Nicolas Mauré, responsable du comité d'orientation stratégique Innovation d'Arterris et agriculteur en Haute-Garonne.

Le projet collaboratif Précidrone portera sur l'amélioration de l'irrigation du maïs, du tournesol et du blé, mais aussi sur le désherbage et la fertilisation azotée.

F. JACQUEMOUD

Le consortium créé avec Météo France permettra de connaître en temps réel les ressources en eau disponibles en Languedoc-Roussillon.

F. JACQUEMOUD

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